Vendredi 11 décembre 1942

" Dans l'ensemble, ce sera plus long qu'on ne le pense généralement."

Cahiers de notre jeunesse, Juin 1943
Cahiers de notre jeunesse, Juin 1943

"Dédé dirige maintenant les Cahiers de jeunesse et Greiner est devenu son collaborateur"

 

nota bene : Assistant  de latin à la faculté des Lettres de Lyon depuis octobre 1942, André Mandouze participe à la résistance clandestine. Il  est rédacteur en chef des "Cahiers de notre jeunesse" qui devient "Témoignage chrétien", avec le jésuite Pierre Chaillet, Jean Marie Domenach, Gilbert Dru, Albert Greiner. Avec sa femme, Jeannette, ils fournissent de faux actes de baptême, le couple est repéré par les services de la Gestapo. Sa femme se réfugie chez sa mère avec ses trois enfants et André partira à Paris. Il poursuit sa participation à  "Témoignage chrétien" avec la rédaction de nombreux articles.

 

" J'ai dit notre acharnement à fournir de faux actes de baptêmes à tous ceux qui s'adressaient à nous pour obtenir ces documents pouvant les aider à se tirer d'affaire. La catastrophe est arrivée [...]nous sommes repérés, il faut partir sur l'heure. Habituée à prendre seule des décisions rapides [...] Jeannette n'attend pas que je revienne, habille vite les trois petits et sans bagage, elle prend le train pour Bourg où se trouve sa mère. Cette fois, finis pour nous les paradoxes lyonnais du témoignage et de la clandestinité. Contraints de disparaître dans la nature."

 

André Mandouze, Mémoires d'Outre-siècle,p. 116

Voyager en train

Max Jacob, place du 18 Juin 1940, vue de l'ancienne gare Montparnasse - Paris Musées
Max Jacob, place du 18 Juin 1940, vue de l'ancienne gare Montparnasse - Paris Musées

" Fait bien attention à billet et numéro de place, c'est tellement précieux. A quelle heure ce train arrive-t-il ? Papa te recommande d'éviter de quitter tes bagages. Le vicomte rentrant de voir sa femme au sanatorium de Savoie avait posé une importante valise dans le train, y avait écrit une lettre dessus, puis l'avait mise en place sur l'étagère. Il a traversé a voie pour aller jeter sa lettre à la boite de la gare et au retour plus de valise ! [...]Tout se vole, se pille dans les gares. [...] Ne te moques pas de nous, les exemples sont multiples car on manque de tout et on chipe."

Otages

France, 10 décembre 1942
France, 10 décembre 1942

 

 

 

" Je suis bien contente d'avoir eu des nouvelles des enfants car à Lyon il y a eu un assassinat d'occupant et 100 otages devraient être fusillés. Cela c'est de l'horrible qu'on ne peut pardonner."


Lettre d'Alice Mandouze à Jean Mandouze, vendredi 11 décembre 1942, 10 heures, 4 pages recto/verso, brûlures.