"Votre grand chef* a signé, paraît il, une espèce de traité d'armistice pour toute l'Afrique du Nord ? [...] La radio française flétrit Giraud, mais ne dit mot de l'amiral. Que fait-il ? est il retenu prisonnier ? Les radios, les bobards, tout est plus ou moins contradictoire. Mais il est évident qu'on ne se défend plus au au Maroc et en Algérie...Il ressort aussi de l'enthousiasme anglais et américain qu'il y a un fort contingent de troupes françaises qui donne son effort [...] C'est un chaos dont il sortira bien quelque chose."
* Amiral Darlan, son chef puisque Jean prépare un concours pour entrer à l'école navale. Les événements du débarquement en Afrique du Nord ont donné lieu à des décisions contradictoires de la part des alliés comme du gouvernement de Vichy.
En savoir plus sur les événements commentés par Alice Mandouze
"Avant tout aie confiance en Dieu et en notre pays où il y a des crétins certes, des insuffisants et des traitres mais où il y a aussi des hommes, des vrais, où il y a des officiers, des vrais? Prends exemple sur eux."
" Éloigne toi vivement de tout rassemblement, de toute manifestation quelle qu'elle soit. Poursuis ton chemin de flottard calme et résolu. Avec ou sans flotte, il y aura toujours besoin de marins, il y aura toujours besoin d'hommes cultivés bien trempés, bien trempés, bien résolus.Fais ce que tu dois et que Dieu te protège. "
" Je sais que tu manges tout juste convenablement et cela m'ennuie car ici, grâce à tous, nous arrivons malgré le ravitaillement infâme à manger bien à notre faim. Hier les Gausserand nous ont portés 4 rougets bien frais [...] Les Manaud nous ont donné des pommes de terre [...] Nicole m'a porté des marrons. Dimanche je te ferai des douceurs."
" Quand tu sors prend ta lampe électrique. [...] Ici dans le noir, il y a des accidents. Un coureur à pied s'est tué sur un tram"
Nota bene : les lumières sont éteintes la nuit dans les villes
"Mon grand petit, pour la première fois depuis ton départ, j'ai senti dans ta lettre d'hier que tu étais complètement désorienté. ...J'espère que tu as eu ma lettre de mercredi, elle contenant des appréciations gratuites que je ne voudrais pas voir égarées."
Lettre d'Alize Mandouze à Jean Mandouze du 13 novembre 1942, 9h30, 4 pages recto/verso, 13x19 cm